Avant d'entamer la lecture de ce billet, je préfère vous avertir : j'oublie la plupart des films que je vois. Je ne retiens pas les titres, le nom des réalisateurs non plus et encore moins ceux des acteurs. Je garde tout au plus en mémoire, un souvenir assez vague et confus du scénario. En règle générale, j'évite donc de m'aventurer sur le terrain glissant de la critique et je fuis autant que possible les discussions qui tournent autour du cinéma, redoutant de m'ennuyer considérablement ou, pire encore, de devoir me tenir complètement à l'écart étant donné mon cruel manque de références cinématographiques. Je sais par avance (et par expérience) que si je tente de participer à la discussion, celle-ci virera immanquablement au "jeu des devinettes" avant que mes interlocuteurs comprennent de quel film je veux leur parler. C'est terrible, croyez-le ;-)
Ceux qui me connaissent trouveront donc bien curieux, voire présomptueux, que je consacre un billet à la "présentation" (le mot critique n'est pas approprié) d'un film, mais...
Ceux qui me connaissent ne seront pas surpris néanmoins, de découvrir que le film en question est suédo-norvégien et qu'il parle de cuisine (au sens matériel et fonctionnel du terme).
Le titre original est Salmer fra kjøkkenet (Histoires de cuisine). Il a été réalisé en 2003 par Bent Hamer et s'inspire de faits réels, puisqu'il fait référence à un moment particulier de l’histoire de la Suède où la prise en charge du peuple s’intègre au sein même des foyers et se combine avec une réflexion sur l’agencement fonctionnel de l’habitat.
L'histoire se passe en Norvège dans les années 50, durant le boom industriel de l'après-guerre. Un groupe de chercheurs suédois du Hemmets Forskningsinstitut (Home research Institute) consacre de nombreuses études à l’amélioration de l’organisation du foyer. Après avoir analysé les déplacements des femmes en cuisine, le centre envoie ses agents dans un petit village norvégien pour observer les hommes célibataires. Perchés sur des chaises d’arbitres, ces derniers doivent prendre en note tous les déplacements de leur sujet, mais ne sont pas autorisés à leur parler, ce qui donne lieu à des situations étranges et complètement déshumanisées, frisant l’absurdité.
Dès les premières séquences du film, on est plongé dans cet univers burlesque où les personnages nous apparaissent d'abord loufoques avant de devenir attachants. C'est le cas en particulier de Joachim Calmeyer (Isak) qui joue le rôle du célibataire "observé" et pour lequel on se prend véritablement d'affection.
On se laisse enfin séduire par les décors rétros à souhait qui se détachent sur un fond d'images aux tonalités verdâtres et par la bande son partagée entre Hans Morhisen et Jan Johansson.
Pour voir la bande-annonce et quelques extraits, c'est ici !